aghna + witch, you said ?

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AGHNA O'BRIEN

"A witch ought never to be frightened in the darkest forest, Granny Weatherwax had once told her, because she should be sure in her soul that the most terrifying thing in the forest was her."

AGE › Trente ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › Dublin, un 31 octobre. NATIONALITÉ › Irlandaise. ÉTAT CIVIL › Célibataire. ORIENTATION SEXUELLE › Aghna ne croit pas en une sexualité définit . OCCUPATION › Elle tient une petite boutique ésotérique au coeur de Salem ; parfait pour les touristes à la recherche d'un souvenir. CARACTÈRE › Réservée, au premier abord, il émane d'Aghna une certaine intensité. Un silence épais, fait de regards fixes, prêts à tout deviner. Il suffit de la connaître pour découvrir qu'elle est déterminée, confiante et chaleureuse à sa manière. Elle sait où réside la puissance des créatures comme elle, avance à l'intuition et s'adapte à toutes les situations.  MOODBOARD › witchy things. MAINTHEME › Florence + The Machine - Big God UNIVERS › Salem, 2018. AVATAR › Deborah Ann Woll.

EN BREF
La boutique tout juste fermée, Aghna est libre. Libre de soupirer, de s’étirer, de faire craquer ses doigts, de retirer ses chaussures. Elle les jette sur le parquet, allume de l’encens - de l’armoise, pour la protection - et tire les rideaux. Devant tous les fenêtres, sans exception ; la clé tourne dans la serrure de la porte d’entrée alors qu’elle n’a que remué les doigts. L’inventaire attendra - la journée n’a pas été très productive, malgré Samhain qui approche. Il lui reste un tas de fioles sur les bras mais Aghna les ignore. Elle se penche et attrape son chat - noir, évidemment, son familier, son ami - et l’entraîne dans la pièce du fond, celle où les clients n’entre pas. La porte s’ouvre devant elle et les bougies s’allument comme par magie. Il y en a par dizaines, au sol, sur les étagères, devant les fenêtres obstruées. Des livres - non, des grimoires - s’entassent dans un coin. La pièce n’est pas grande et, contre le du fond, se dresse un petit autel posé au sol. Il ne ressemble en rien à celui qu’elle garde à la maison, mais il y a de quoi faire - le nécessaire pour quelques petits rituels, pour la divination. Les malédictions et le reste, elle fait ça à la maison. Aghna dépose Virgile au sol mais le chat saute sur l’autel et s’y assoit, tout à fait son aise, dans un miaulement ravi. « Crâneur. Concentre-toi, on a du travail. » Le chat râle, à sa manière et Aghna s’assoit en tailleurs sur un des coussins qui parsème le parquet. Il lui suffit de fermer les yeux pour disparaître - au sens figuré mais au sens propre également, d’une certaine manière. Le monde disparaît avant qu’elle n’ait prononcé les premiers mots, la première incantation. « I call upon thee, Goddess of all things dead or living… » Et la Déesse lui répond en un instant. L’obscurité lui tombe dessus là où elle attendait la lumière ; elle l’enveloppe, la berce et, d’un coup, la blesse. C’est un coup bref, rapide, un poignard, non, un pic à glace, long et fin qui s’enfonce dans ses entrailles, qui se change en un fil, un fil rouge et robuste qui se noue là, derrière son nombril. Et d’un coup, il tire.
Aghna émerge, haletante et pâle. Elle se doutait de ce qui attendait ses soeurs - et ses quelques frères, aussi peu nombreux soient-ils. La télévision le répète, la radio le répète, les sorcières sont là, sont bien réelles, vivent parmi les mortels. La Déesse lui a montré bien pire, entre futur et possibilité et Aghna en aurait presque peur. Presque, si elle n’était pas si sûre de leur pouvoir, si sûre de leur sang. On l’a déjà chassée, une fois, pour avoir voulu vivre comme elle l’entendait. Elle ne se sera pas bridée une seconde fois.
L’irlandaise déplie ses membres, tend la main, caresse son chat doucement. « Eh bien Virgile, on a du travail. »